Collaboration et épuration dans la Manche 1940-1945
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Dimensions | 15 X 22 cm |
Nombre de pages | 349 |
Auteur | Michel BOIVIN |
Collection | Etudes & Essais |
Date de parution | 2ème semestre 2024 |
L’occupation allemande, relativement dense dans la Manche des années noires, contraint à une certaine intimité entre occupants et occupés. L’étude des diverses formes de collaboration montre que l’affirmation « tous collabos » ne vaut pas plus dans la Manche qu’ailleurs. Les partis collaborationnistes ne comptent ensemble que quelques centaines d’adhérents pour la plupart très peu actifs. Leur recrutement interclassiste s’opère principalement dans les zones les plus densément occupées. Les engagements par contrainte ou par opportunité l’emportent sur les engagements par conviction. Les dimensions militaires et policières de la collaboration sont également très faibles. Quant à la collaboration au quotidien, elle est plus visible tout en étant ultraminoritaire.
Dans la Manche réputée modérée, après une épuration sauvage, marquée par des internements administratifs et des tontes de femmes exhibées dans les rues durant l’été et l’automne 1944, se mettent en place les organes d’une épuration judiciaire et professionnelle conduisant à des inculpations et des condamnations en grand nombre. Les lourdes peines sanctionnant les comportements criminels ne concernent qu’une « poignée de misérables ». A la fois inévitable, ample et peu sévère, l’épuration est contestée par beaucoup de Manchois considérant qu’elle frappe plutôt des « lampistes » que d’authentiques responsables.
Michel Boivin, historien, sociologue et politologue, est professeur émérite des universités à l’université de Caen. Il collabore à La Manche Libre et à Tendance Ouest.
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